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18 mars 2013 1 18 /03 /mars /2013 15:30

Jappeloup : photo Daniel Auteuil, Guillaume Canet, Marie Bunel

 

Au début des années 80, abandonnant une carrière d’avocat prometteuse, Pierre Durand se consacre corps et âme à sa passion, le saut d’obstacle. Soutenu par son père, il mise tout sur un jeune cheval auquel personne ne croit vraiment : Jappeloup. Trop petit, trop caractériel, trop imprévisible, il a de nombreux défauts mais une détente et des aptitudes remarquables. De compétition en compétition, le duo progresse et s’impose dans le monde de l’équitation. Mais les JO de Los Angeles sont un terrible échec et Pierre prend alors conscience de ses faiblesses. Avec l’aide de Nadia, sa femme, et de Raphaëlle, la groom du cheval, Pierre va regagner la confiance de Jappeloup et construire une relation qui va les mener aux JO de Séoul en 1988.

 

Avec ce genre de film on pouvait craindre le pire: histoire édifiante, tirant sur le mélo, avec du pompeux et du tire-larmes, et finalement à l'arrivée c'est solide, fluide, et surtout jamais nian-nian, on sort ravi de cette aventure qui nous est contée, cette histoire vraie de l'épopée à la fois heureuse et douloureuse d'un homme et de son cheval, comme une histoire d'amour, avec ses ruptures, ses incertitudes, ses blessures et son nouveau départ, mais le scénario ne se limite pas à cette relation homme-cheval mais parle aussi d'amour familial, de relation père-fils, d'ambition et de doute, de confiance en soi.

Si le film est réussi et nous fait souvent vibrer c'est certainement grâce à la force de sincérité de Guillaume Canet qui n'en est pas seulement l'acteur principal (parfait) mais aussi et surtout le scénariste, lui-même ayant été cavalier dans sa jeunesse.

Voilà un excellent film classique, qui, s'il n'a rien d'original ni dans sa forme ni dans son fonds, est d'excellente facture, mise en scène élégante, images léchées, un poil trop long, alternant spectacle équestre et moments intimes filmés avec délicatesse et souvent poignants (notamment grâce un Daniel Auteuil sobrement bouleversant ou à une Marina Hands superbe) et qui parlera à chacun, petits et grands, bref une belle histoire humaine qui délivre aussi de bons seconds rôles (Higelin, la magnifique Lou de Lââge ou encore l'intense et trop rare Marie Bunuel), avec des acteurs tous convaincants et attachants, on en sort avec la sensation d'avoir partagé un joli conte de la vie!Du bon cinoche!

 

TRESBIENMA NOTE: 14/20

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18 mars 2013 1 18 /03 /mars /2013 14:41

Au bout du conte : photo Agnès Jaoui, Jean-Pierre Bacri

 

Il était une fois une jeune fille qui croyait au grand amour, aux signes, et au destin ; une femme qui rêvait d’être comédienne et désespérait d’y arriver un jour ; un jeune homme qui croyait en son talent de compositeur mais ne croyait pas beaucoup en lui. 
Il était une fois une petite fille qui croyait en Dieu. 
Il était une fois un homme qui ne croyait en rien jusqu’au jour où une voyante lui donna la date de sa mort et que, à son corps défendant, il se mit à y croire.

 

Les Jabac (Agnes Jaoui-Jean-Pierre Bacri) nous reviennent et étaient attendus au tournant.On admire le tandem pour leur sens de l'écriture, leur qualité dans des dialogues toujours brillants et leurs interprètes dans des rôles à la fois drôles et amers.

Ici ils inscrivent dans un joyeux mélange des thèmes fédérateurs,  forts et touchants comme la famille, recomposée ou non, l'amour à tous les âges et à travers la différence d'âge, les rencontres de la vie, l'approche de la mort, les croyances diverses, le hasard et le destin,  le tout en revisitant subtilement les contes de notre enfance (Blanche-Neige, Cendrillon, Le Petit Chaperon Rouge, La belle au bois dormant...), apportant alors à l'ensemble une certaine poésie et un ton joyeusement décalé,  et toujours avec une légèreté apparente masquant parfois une férocité ou le côté sombre ou amer des chose de la vie et du quotidien de chacun, avec des personnages qui doutent constamment.

On rit (parfois noir),  on s'attache aux personnages, généreux et souvent pitoyables aussi, comme une image de notre société,  on s'amuse avec eux car les situations sont souvent pittoresques, mais les rapports entre les êtres peuvent être risibles ou touchants et délicats.Les acteurs sont tous au top, que ce soit les habituels (Bacri inénarrable, drôle et touchant en grincheux au grand coeur) ou les jeunes espoirs (Arthur Dupont et Agathe Bonitzer en amoureux) plus un Benjamin Biolay odieux à souhait en grand méchant loup!

Une fantaisie à la fois mordante et sensible, pleine d'humour subtil et de raffinement délicieux, qui a le mérite d'être du cinéma intelligent mais sans être lourd et plombant, car souvent original et savoureux, et même si çà n'atteint pas la qualité d'autres films du fameux tandem, on en sort ravi et touché.Retour gagnant!

 

TRESBIENMA NOTE: 15/20

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18 mars 2013 1 18 /03 /mars /2013 14:22

Möbius : photo Cécile de France, Jean Dujardin

 

 

Grégory Lioubov, un officier des services secrets russes est envoyé à Monaco afin de surveiller les agissements d’un puissant homme d’affaires. Dans le cadre de cette mission, son équipe recrute Alice, une surdouée de la finance. Soupçonnant sa trahison, Grégory va rompre la règle d’or et entrer en contact avec Alice, son agent infiltré. Naît entre eux une passion impossible qui va inexorablement précipiter leur chute.

 

Eric Rochant revient avec ce film d'espionnage, plus thriller économique sur fonds d'histoire d'amour,  qui doit surtout son charme à son atmosphère et à la qualité de sa mise en scène, grâce aussi au trouble provoqué par cette impossible histoire sensuelle entre deux espions qui ont été manipulés (scène terrifiante où les deux se rencontrent malgré eux et réalisent ce qui leur arrive) et que leur humanité va mener au drame.

Jean Dujardin (ténébreux, sobre et touchant) et Cécile de France (belle et sensuelle) apportent dans leur folle passion toute une belle palette d'émotions dramatiques, dégageant une vibrante tension charnelle ainsi qu'un beau mystère, reléguant ainsi au second plan un pitch quelque peu complexe et souvent peu intéressant, une intrigue financière lourde, mais ici la tension est aussi psychologique et apporte un certain suspens qui masque un manque de rythme du scénario.

On est alors captivés par cette trouble aventure et on marche.Un bon thriller.

 

TRESBIENMA NOTE: 14/20


 



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25 février 2013 1 25 /02 /février /2013 11:06

Vive la France : photo José Garcia, Michaël Youn

 

 

Muzafar et Feruz sont deux gentils bergers du Taboulistan… tout petit pays d’Asie centrale dont personne ne soupçonne l’existence. Afin de faire connaître son pays sur la scène internationale, le fils du président tabouli décide de se lancer dans le terrorisme «publicitaire» et de confier à nos deux bergers, plus naïfs que méchants, la mission de leur vie : détruire la Tour Eiffel ! Pour atteindre leur objectif, ils devront traverser le milieu le plus hostile qui soit : la France ! Une France, bien loin de l’Occident qu’on leur avait décrit : entre les nationalistes corses, les policiers zélés, les taxis malhonnêtes, les supporters violents, les employés râleurs, les serveurs pas-aimables, les administrations kafkaïennes et les erreurs médicales… rien ne leur sera épargné. Ils rencontreront heureusement Marianne, jeune et jolie journaliste qui, pensant qu’ils sont deux sans-papiers, les aidera à traverser ces épreuves et leur fera découvrir un autre visage de la France… Celui d’une terre d’accueil, magnifique et généreuse, où il fait si bon vivre. Vive la France !

 

Comédie de Michael Youn qui vient après l'inégal mais drôle et barré "Fatal", on attendait celui-ci au tournant, en espérant que le duo José Garcia-Michael Youn nous fasse rire à l'écran , à l'arrivée on sourit mais l'ensemble est trop plat et inodore pour nous combler, comme si le trublion n'avait pas oser aller plus loin dans la caricature.

Mis à part une belle carte postale de nos régions, avec ses beaux paysages et ses clichés régionaux, le scénario manque de rythme et surtout d'audace, les situations savoureuses au départ tombent à plat et ne déclenchent jamais l'hilarité, l'ensemble est trop brouillon et manque singulièrement d'une vraie écriture, ce qui fait que les aventures pittoresques de ces deux pieds-nickelés terroristes sur les routes de France, naïfs,  finissent par nous lasser!

Et même si la complicité des deux comédiens semble parfaite,  la pauvreté du pitch anihile souvent leur belle collaboration et leur humour ne décolle jamais vraiment, mis à part de rares moments!Dommage car l'idée de cette caricature des français était bonne et se voulait amusante, avec ses problèmes administratifs, ses excès, à l'arrivée elle reste plaisante mais est surtout sous-exploitée et les seconds rôles son ratés, Isabelle Funaro est très jolie mais joue comme un sac, Jérôme Commandeur écope d'un personnage ridicule et jamais drôle.

Très décevant donc.

 

BOFMA NOTE: 8/20

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19 février 2013 2 19 /02 /février /2013 11:51

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      La vie réserve parfois quelques surprises…

Pat Solatano a tout perdu : sa maison, son travail et sa femme. Il se retrouve même dans l’obligation d’emménager chez ses parents. 
Malgré tout, Pat affiche un optimisme à toute épreuve et est déterminé à se reconstruire et à renouer avec son ex-femme.
Rapidement, il rencontre Tiffany, une jolie jeune femme ayant eu un parcours mouvementé. Tiffany se propose d’aider Pat à reconquérir sa femme, à condition qu’il lui rende un service en retour. Un lien inattendu commence à se former entre eux et, ensemble, ils vont essayer de reprendre en main leurs vies respectives.

 

Comédie dramatique, histoire d'une rédemption, voilà un film qui brille surtout par son duo électrique, un peu border-line, deux êtres que le vie a brisé moralement et que le destin va mettre en face, qui vont tenter de se reconstruire, essayant de dépasser leur névrose personnelle, affrontant aussi le regard des autres, le ressenti familial, pour pouvoir s'accepter soi-même.

Ca surfe souvent sur la romance mais heureusement çà n'y va jamais vraiment, grâce à un scénario qui réussit à être à la fois léger et grave,  évitant les clichés de la comédie romantique attendue, grâce à une mise en scène un peu décalée parfois, des dialogues souvent savoureux, on rit et on est ému en même temps, c'est rempli de tendresse et d'aspiration au bonheur, et surtout çà fonctionne grâce à sa simplicité et son efficacité,  mêlant habilement tension dramatique et fantaisie débridée, avec un charme que les deux acteurs principaux restituent parfaitement: si Jennifer Lawrence semble un peu jeune pour le rôle elle apporte en plus de sa charmante frimousse un grain de folie, souvent hystérique, décalée, alors que Bradley Cooper trouve enfin un vrai rôle, en plus d'être un bogoss ici il nous touche en homme blessé mais optimiste au point de se persuader de pouvoir encore récupérer sa femme adultère , maniaco-dépressif bipolaire, souvent violent et incontrôlable, l'acteur assure avec une belle intensité,  et la complicité des deux est assez réjouissante, de là à les nommer aux oscars! faut pas pousser! et puis il y a Bob, Robert de Niro, excellent une fois de plus, ici dans un bon second rôle, en père superstitieux, alliant cabotinage intelligent à l'émotion pure, comme la scène où il pleure face à son fils, reconnaissant qu'il a moins su l'aimer que son fils aîné, tentant de retrouver son amour de père, bouleversant! plus Chris Tucker, assez désopilant.

Bref, une comédie humaine bien rythmée, très sympa, à la fois drôle et bouleversante, avec des acteurs charismatiques campant des personnages à la fois énergiques et désespérés, forts et fragiles, souvent à fleur de peau mais toujours attachants, une belle réussite qui nous enchante et nous fait vibrer, comme une douce folie qui nous envahit, la belle fraîcheur d'Hollywood quoi!

 

TRESBIENMA NOTE: 15/20



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12 février 2013 2 12 /02 /février /2013 08:42

Gangster Squad : photo Josh Brolin, Ruben Fleischer, Sean PennLos Angeles, 1949. Mickey Cohen, originaire de Brooklyn, est un parrain impitoyable de la mafia qui dirige la ville et récolte les biens mal acquis de la drogue, des armes, des prostituées et – s’il arrive à ses fins – de tous les paris à l’ouest de Chicago. Tout ceci est rendu possible par la protection, non seulement des hommes de mains à sa solde, mais également de la police et des hommes politiques qui sont sous sa coupe. Cela suffit à intimider les policiers les plus courageux et les plus endurcis… sauf, peut-être, les membres de la petite brigade officieuse de la LAPD dirigée par les Sergents John O’Mara et Jerry Wooters qui, ensemble, vont tenter de détruire l’empire de Cohen.

 

Voilà un film qu'on pourrait qualifier de divertissement plaisant, petit film de gangsters à la sauce "Incorruptibles" mais sans l'ampleur et la profondeur du film de De Palma.

Ici tout est scolaire, peu original, sans grand relief cinématographique, reprenant tous les clichés de ses illustres ainés, mais l'ensemble est appliqué, bien léché (costumes, lumière, la reconstitution est élégante et classiquement parfaite) et çà fonctionne terriblement, on ne s'ennuie jamais, c'est constamment dans la violence et l'action (bagarres, course-poursuites, réglements de comptes, fusillades),  on suit avec un certain délice et comme dans une BD (avec parfois certains effets d'images inédits) les aventures de cette brigade qui déclare la guerre à ce parrain de la pègre locale, hommes épris de justice, avec leur sens du sacrifice.

Côté interprétation Josh Brolin (ténébreux, flic pur et dur) et Ryan Gosling (séduisant et jeune loup impulsif) sont impeccables et ont le physique de leur rôles, sans être très expressifs ils ont un certain charisme (même s'ils n'ont pas la classe d'un Kevin Costner par exemple), alors que Sean Penn cabotine à souhait en parrain de la pègre, colérique et grimaçant, détestable, l'acteur en fait des tonnes, très caricatural,  mais çà marche et on aime çà finalement!

Alors même si çà manque d'épaisseur dramatique, de souffle, si çà frôle parfois la parodie et le second degré, si tout est prévisible,  çà reste malgré tout un bon petit plaisir de cinéma, le réalisateur s'amuse et nous avec, comme une bonne série B, simple et efficace,  qu'on oubliera vite mais qui sur le moment nous ravit.

 

BIENMA NOTE: 13/20

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11 février 2013 1 11 /02 /février /2013 09:36

Arrêtez-moi : photo Miou-Miou, Sophie Marceau

 

Un soir, une femme se rend dans un commissariat pour confesser le meurtre de son mari violent, commis il y a plusieurs années. Seulement plus la policière de permanence interroge cette femme, plus elle connait sa vie, moins elle a envie de l’arrêter. Pourquoi cette femme que personne ne soupçonnait veut-elle absolument être reconnue coupable ? Pourquoi cette policière ne veut-elle absolument pas l’arrêter ? L’une des deux gagnera. Mais que veut dire gagner dans ce genre de circonstances ?

 

Après le percutant  "La journée de la jupe", huis-clos tendu, habité par le jeu vibrant de l'excellente Isabelle Adjani  Jean-Paul Lilienfeld revient avec ce nouveau huis-clos, adapté d'un roman de Jean Teulé,  avec en toile de fonds le douloureux et sensible sujet des femmes battues.

Sophie Marceau face à Miou-Miou, le face à face aurait pu être détonnant, à l'arrivée çà tombe à plat, la faute à un scénario peu rythmé et surtout à une mise en scène peu inspirée, qui ne met pas en valeur ces deux actrices.

On hésite sans cesse entre esthétisme à outrance (caméra subjective) et touches d'humour noir, bienvenues certes mais souvent aussi assez pauvres,  pas assez relevées, on aurait bien vu Bertrand Blier réaliser le tout, ici le mélange ne prend pas et empêche toute adhésion au récit,Je ne suis jamais rentré dans le film, on s'ennuie vite, de plus, côté interprétation, Sophie Marceau, même si elle se défend bien,  n'est pas vraiment crédible dans le rôle, jusquà en faire trop, trop "lisse" sans doute, manquant d'épaisseur dramatique, on aurait plutôt vu une Adjani ou une Bonnaire, avec leurs fêlures, leur intensité.

Sophie Marceau est une belle actrice, certes,  mais n'a pas assez de folie et de vibrations dans son jeu, alors que la trop rare Miou-Miou, elle,  apporte une folie, une subtilité à son personnage, sauvant le film par ses interventions, mais avec l'impression parfois qu'elle joue seule.Dommage alors que leur face-à-face tourne souvent à vide, que cette confrontation manque de sel,  les flashs-backs sur le passé de la coupable-victime se révélant peu marquants. 

Bref, un film assez maladroit, souvent caricatural et lourd, ce qui enlève souvent toute émotion, et où la tension psychologique est pauvrement illustrée.Dommage car on aurait aimé une meilleure signature, soit le huis-clos classique (comme le génial "Garde à vue" de Miller), soit le huis-clos surréaliste à la Blier, ici, malgré la volonté d'apporter un ton original à la construction du film, le réalisateur passe à côté de son sujet et en ôte toute intensité

Décevant.

 

 

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BOFMA NOTE: 9/20


 

 

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4 février 2013 1 04 /02 /février /2013 10:30

2672-3d-coeur-sourire

 

Django Unchained : photo Christoph Waltz, Leonardo DiCaprio, Samuel L. JacksonDans le sud des États-Unis, deux ans avant la guerre de Sécession, le Dr King Schultz, un chasseur de primes allemand, fait l’acquisition de Django, un esclave qui peut l’aider à traquer les frères Brittle, les meurtriers qu’il recherche. Schultz promet à Django de lui rendre sa liberté lorsqu’il aura capturé les Brittle – morts ou vifs.

Alors que les deux hommes pistent les dangereux criminels, Django n’oublie pas que son seul but est de retrouver Broomhilda, sa femme, dont il fut séparé à cause du commerce des esclaves…

 

Après l'excellent mais inégal "Inglorious basterds", le nouveau Tarantino nous offre 2h45 de vrai cinéma, de plaisir pur, avec un scénario simple mais non simpliste, de l'action, du sang, de l'humour (voir la scène du fameux Ku Klux Klan, qui est ridiculisé à travers leurs cagoules), de la violence brute et glaçante, qui va très loin mais qui est très jubilatoire, l'ensemble est filmé avec maestria et énergie dans la mise en scène, avec audace aussi, comme dans la riche bande-son où il ose même du rap!, à la fois film d'aventures (chevauchées superbes dans des paysages de neige), western revisité et film parodique, histoire de vengeance sur fonds d'esclavage, dénonciation politique, le tout mêlé avec bonheur et splendeur, à la fois partant dans de vrais délires et en même temps très maîtrisé formellement parlant (images et cadrages magnifques), bref un vrai spectacle assez réjouissant qui rend hommage au western-spaghetti, multipliant aussi les clins d'oeil aux précédents opus du réalisateur.

Et puis dans ce plaisir des yeux il y a le plaisir des acteurs,  ici tous des cadors du cinéma qui jubilent dans leurs personnages et qui sont vraiment éblouissants,  auxquels on s'attache sans hésiter, parfaitement mis en place et idéalement croqués, comme dans une bonne bande dessinée: Christoph Waltz, après son rôle incroyable de nazi chasseurs de juifs, compose ici un allemand chasseur de primes vraiment époustoufflant de charisme, à la fois violent,  cynique, froid mais aussi humain, apparaissant à l'image comme un cavalier solitaire venant de nulle part, l'acteur apporte son génie d'acteur et a un vrai premier rôle (pourquoi alors être nominé aux Oscars comme second rôle?), il compose avec Jamie Foxx, en esclave à qui il vient rendre sa liberté,  un duo attachant et vibrant, Jamie Foxx excellent aussi, plus sobre, d'abord silencieux puis déployant sa rage vengeresse pour retrouver sa chère fiancée, superbe et classieux rebelle, et puis il y a, dans un second rôle savoureux, l'immense Léonardo DiCaprio, ici en esclavagiste absolument abject, colérique et sadique à souhait,  l'acteur compose avec délectation et génie son premier rôle de vrai méchant, y apportant aussi de la classe, jusqu'à en être fascinant, ses échanges avec Waltz sont piquants et un vrai plaisir, sans oublier Samuel L. Jackson, méconnaisable en vieux valet  tout acquis à la cause du méchant, y apportant un humour assez froid, détestable à souhait plus la beauté de Kerry Washington.Passons par contre sur le rôle de Tarantino lui-même, inutile et raté.

Bref c'est du vrai, pur, et puissant divertissement, un peu long parfois (dans ses dialogues),  mais un génial Tarantino, libre et fidèle à ses choix,  qui ose se faire plaisir et nous aussi,  on prend un vrai pied de cinéma, et çà c'est savoureux et jouissif!Le premier coup de coeur de cette année 2013 est un coup d'éclat(s)!

 

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2672-3d-coeur-sourireMA NOTE: 16/20

 


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31 janvier 2013 4 31 /01 /janvier /2013 10:55

Lincoln : photo Daniel Day-Lewis

 

Les derniers mois tumultueux du mandat du 16e Président des États-Unis. Dans une nation déchirée par la guerre civile et secouée par le vent du changement, Abraham Lincoln met tout en œuvre pour résoudre le conflit, unifier le pays et abolir l'esclavage. Cet homme doté d'une détermination et d'un courage moral exceptionnels va devoir faire des choix qui bouleverseront le destin des générations à venir.

 

Le nouveau Spielberg, après les réussis et très différents "Cheval de guerre" et "Tintin", est ce qu'on pourrait qualifier de film politique intimiste.S'attachant, en adaptant un écrit, aux trois derniers mois de la vie du président Lincoln et surtout par sa volonté à faire adopter ce 13ème amendement de la Constitution, l'abolition de l'esclavage, et ceci avant la fin de la guerre (dont il ne montre ici que peu, mais simplement au détour d'une séquence qui en décrit toute l'horreur absolue),  il dépeint un personnage que la tâche épuise ("en1 an vous avez pris 10 ans" lui dit le général Grant) mais qu'il livre comme un dernier et nécessaire combat, luttant aussi pour la démocratie de son pays.

Ce n'est donc pas un biopic mais plus un traité politique vu à travers la force d'un homme, à travers son courage.

La première partie est trop didactique, inutilement bavarde et complexe, avec ces échanges, ces tractations entre politiciens souvent interminables, certes utiles mais souvent un peu difficiles à suivre, ensuite le film décolle un peu plus et nous emballe parfois, alternant manigances politiques avec l'intimité familiale du président, ses relations difficiles avec une épouse (magnifique et émouvante Sally Field), femme dépressive qu'il ne peut consoler, mère déchirée par la douleur d'avoir perdu un fils, n'ayant jamais pu faire son deuil, et la crainte de devoir en perdre un autre (ce dernier voulant s'engager dans l'armée contre l'avis de ses parents) et ses seuls moments de tendresse avec son jeune fils, ces relations intimes nous réservant des séquences magnifiques ou tragiques d'émotion discrète mais sublime, comme lorsque Lincoln et son jeune fils sont à la fenêtre, derrière le rideau, lors de la proclamation du vote, où lorsque son grand fils suit cette brouette qui dégouline de sang et qui va déverser ces restes humains.Terrifiant.

Et surtout Spielberg reste discret dans sa mise en scène, jouant surtout avec la lumière, les décors, ne cherchant pas l'esbrouffe, et se mettant au service de deux acteurs superbes: Daniel Day-Lewis impose d'emblée son personnage, tout en sobriété apparente, avec une intériorité épatante que magnifie la mise en scène avec son jeu d'ombres et de lumière, apportant par quelques gestes, par une démarche par exemple, par les expressions de son visage une véritable ampleur et une force de caractère à son personnage, président vieillissant à bout de force, plein d'humanité, malicieux aussi, torturé parfois, solitaire aussi, il sait nous le rendre attachant, même si très complexe, à la fois fragile et puissant,  l'acteur habité par son rôle nous fascine par son charisme et l'Oscar ne pourra lui échapper, et puis, dans un second rôle fort, le grand Tommy Lee Jones, en partisan déterminé de cette abolition de l'esclavage, visage fermé par sa force de conviction, qu'on comprend mieux lorsqu'il retrouve sa compagne noire.Plus d'autres bons comédiens et de simples apparitions comme le jeune et prometteur Dane DeHaan, vu dans Chronicle ou Des Hommes sans loi,ici en jeune soldat.

Malgré ses longueurs (1/2 heure de trop) le film, un poil trop rhétorique, trop ambitieux sans doute, séduit par sa beauté formelle, sa puissance et l'élégance de sa mise en scène, évitant un lyrisme attendu au profit d'une belle sobriété, plus la conviction de ses interprètes, pas le meilleur film de son auteur mais hommage notoire de Spielberg au combat noble de l'un des plus grands présidents de l'histoire américaine, définitivement dans la légende.

 

TRESBIENMA NOTE: 14/20

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31 janvier 2013 4 31 /01 /janvier /2013 10:15

Amitiés sincères : photo Ana Girardot, Gérard Lanvin, Jean-Hugues Anglade, Wladimir YordanoffWalter Orsini aime la pêche, un peu. Il aime la grande cuisine et les bons vins, beaucoup.
Il aime aussi Paul et Jacques, ses amis d’une vie, passionnément.
Il aime surtout Clémence, sa fille de 20 ans, à la folie.
Mais il n’aime pas le mensonge. Pas du tout.
Walter Orsini pense qu’en amitié comme en amour, on se dit tout.
Il ne le sait pas encore, mais il se trompe...

 

Adapté de leur propre pièce de théâtre, les co-réalisateurs signent ici une adaptation ciné qui est réussie dans le sens où elle s'est dépoussiérée de son côté théâtral, ode à l'amitié, avec ses secrets et mensonges, on lorgne du côté du cinéma de Sautet, avec ses personnages masculins, ici amis depuis 30 ans, qui croient tout connaitre les uns des autres, rien de nouveau donc côté scénario et pourtant çà fonctionne, gentiment mais efficacement.

On est sous le charme grâce au charisme et au talent de ces trois acteurs attachants qui apportent beaucoup d'humanité à leurs personnages, nous rejouant "mes meilleurs copains",  avec d'abord le personnage de Gérard Lanvin, qui vieillit très bien, (un peu le Montand de Sautet)  encore une fois en grande gueule- bourru (mais il le fait bien) qui se croit sûr de lui, qui sur-protège sa fille jusqu'à l'étouffer, refusant de la voir grandir et s'éloigner, Jean-Hugues Anglade en écrivaillon en mal d'inspiration et qui la retrouve par la voie de l'amour d'une jeunette, et le trop rare Vladimir Yordanoff, en libraire qui n'a jamais pu avouer son homosexualité à son vieil ami, mais ajoutons deux beaux rôles féminins: Ana Girardot, jeune actrice à la beauté lumineuse dont le talent éclate de plus en plus, magnifique et vibrante ici en ingénue amoureuse et rebelle, et Zabou Breitman, juste parfaite et convaincante en ex.

Tout celà est hyper classique, pas vraiment original, sans véritable patte,  mais c'est du bon cinoche d'acteurs, une petite comédie de caractères qui réussit à être touchante, chaleureuse et drôle, un film de potes qui nous fait passer un agréable moment.C'est déjà çà!

 

BIENMA NOTE: 13/20

 


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