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8 avril 2013 1 08 /04 /avril /2013 11:23

11.6 : photo François Cluzet

 

Toni Musulin est convoyeur de fonds depuis dix ans. Le 5 novembre 2009, à 10 heures du matin, il appuie doucement sur l’accélérateur de son fourgon blindé. À l’arrière de son véhicule, 11.6 millions d’euros…

 

A partir d'une histoire vraie, ce fait-divers insolite d'un convoyeur de fonds parti avec son chargement, le réalisateur Philippe Godeau dresse le portrait psychologique d'un homme, un taiseux qui cherche une certaine reconnaissance, à la fois sociale et financière, se considérant victime et écrasé, humilié, cet homme qui transporte tous les jours des millions d'euros sans pouvoir lui-même en profiter, qui roule en Ferrari alors qu'il ne peut pas se l'offrir, ce qu'il convoie, il le convoite, et sur un coup de sang il va minitutieusement préparer son plan, trouvant enfin l'occasion de dénoncer ainsi l'exploitation des plus faibles (avec le coup de la cachette secrète et de la pièce!), de l'afficher au grand jour par son coup d'éclat, mais on en saura pas plus sur les véritables intentions de cet homme assez secret, énigmatique, ici ce qui séduit c'est la mise en scène humaine de l'évènement, mise en scène sobre, sans rythme particulier  mais efficace, brute, tentant de savoir comment il a pu en arriver là, par son rapport avec les autres, ses proches, sa compagne, son équipier professionnel, créant une véritable tension, un véritable suspense alors que l'issue est connue et que l'on s'interroge toujours sur la somme qui s'est volatilisée, alors que finalement l'énigme à la fois humaine et matérialiste de cet homme ne serait sans doute jamais résolue totalement.

Thriller social, enveloppé d'un mystère humain, le film doit beaucoup à l'intensité de François Cluzet, idéal pour ce rôle de personnage complexe, solitaire, froid, aussi manipulateur avec son entourage , on pense à son personnage de "A l'origine" où il composait aussi un homme qui cherchait la reconnaissance, sorte de Robin des Bois des temps modernes, l'acteur prouve encore son talent, ici dans une composition sobre mais captivante, encore un grand rôle pour cet immense acteur, il nous fait s'intéresser à son personnage, pas spécialement attachant ni sympathique, nous fait s'interroger, et à ses côtés deux vraies "gueules" du cinéma français, les excellents Corinne Masiero (en compagne désemparée)  et Bouli Lanners (en équipier un peu border-line qui vit avec une souris, drôle et touchant)  assurent de vrais et bons seconds rôles grâce à leur sincérité de jeu.

Malgré la platitude apparente du scénario, on sort avec l'impression d'avoir partagé avec un certain vertige l'histoire énigmatique de cet homme, grâce à une envoûtante construction et un interprète une nouvelle fois magistral de présence et d'intensité.

 

TRESBIENMA NOTE: 15/20


 

 

 

 


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